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Patrimoine rural

Grignan : une terre aux couleurs de la Provence

Un paysage ouvert, où le chêne vert, le cade, le genet et le thym des collines le disputent aux cultures : vigne, lavande et truffières, avec dans le lointain, les grands espaces boisés d’où émergent, au sud et à l’est, les sommets des Préalpes du sud : le Mont-Ventoux, les dentelles de Montmirail, la montagne de la Lance et à l’ouest, au-delà de la vallée du Rhône, les monts de l’Ardèche.
Une terre aux couleurs et aux senteurs de la Provence, offrant une large palette de produits du terroir à découvrir et à déguster en toute saison.
Un patrimoine aujourd’hui préservé, au même titre que le patrimoine historique, par l’inscription du site de Grignan dans une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP), englobant les paysages naturels et le paysage agraire, pour une approche respectueuse de l’identité du village, de notre mémoire et de notre avenir.

 

Habitat rural dispersé

L’habitation rurale isolée (ferme, grange, ou mas) et ses dépendances présente une architecture riche de la diversité et de l’inventivité de ses formes. Une architecture « tirée du sol », parfaitement intégrée à son environnement, adaptée aux contraintes de climat et répondant aux exigences de l’économie rurale traditionnelle.
Espace d’habitation, la maison paysanne est à la fois le foyer autour duquel s’organise la vie domestique et le lieu d’une activité économique et de production agricole.

A Grignan et en Drôme provençale, l’unité de base est du type « maison à terre » : un volume ramassé, de plan rectangulaire, couvert à deux pentes, divisé en travées horizontales, abritant hommes et bêtes dans des volumes particulièrement contraints, comportant :

Au rez-de-chaussée :

  • L’habitation, réduite à l’essentiel : la salle commune, unique pièce à vivre, servant de cuisine et de séjour, parfois accotée d’un cellier, ou d’une chambre secondaire.
  • L’écurie, étable et bergerie : espace réservé aux animaux, servant également de remise, où l’on abrite le matériel agricole. Les « lieux » ou commodités, sont indépendants de l’habitat, près de la fosse à purin, ou à l’ombre de quelque bosquet.

 

Mur en pierre sèche
Mur en pierre sèche

Construire en pierre sèche

La pierre sèche est une technique de construction permettant de dresser des murs sans utilisation de liant ou de mortier.
C’est un art de bâtir plusieurs fois millénaire, attesté à l’époque protohistorique (sites fortifiés de hauteur de l’âge du bronze, oppida de l’âge du fer), encore présent au Moyen Age et largement répandu aux XVIIIe et XIXe siècles, au plus fort du développement agraire, avec la mise en valeur des nouvelles terres aux marges des agglomérations villageoises.
L’épierrage des terres fournissait un matériau abondant et immédiatement disponible pour la construction des murs de clôtures, murs de soutènement des terrasses de cultures, cabanes ou bories.

Quel avenir pour les ouvrages en pierre sèche ? Les murs et les cabanes en pierre sèche sont une composante des paysages du pays de Grignan. Ces structures, aujourd’hui délaissées par l’agriculture, doivent être préservées.
La connaissance, l’entretien et la restauration de ce patrimoine de proximité sont un des enjeux de la protection du patrimoine et de la valorisation des paysages agraires : environnement paysager des quartiers résidentiels périurbains, de l’hébergement rural, développement des activités de loisir en zone rurale, sentiers de randonnées et de découverte, etc.

Flore de Grignan

Par René Roux, botaniste grignanais, amateur expérimenté
Sur le plan botanique, la commune de Grignan peut être divisée en plusieurs secteurs. Ils correspondent à l’histoire géologique d’une part et à l’action humaine (Agriculture et urbanisme) d’autre part. Sur ces bases, une division plus fine et complexe, telle qu’elle est en partie traitée ci-dessous est possible.
C’est un hasard que le passé géologique affleurant de la commune n’appartienne qu’aux « ères » tertiaire et quaternaire.

L’oligocène et ses colluvions vont de Montjoyer à la limite du Rouvergue à l’Ouest et s’arrêtent à la Berre à l’Est. Au Nord-Ouest Grignan partage quelques lambeaux de Miocène avec Réauville. On trouve sur les sols issus de ces formations la plupart des plantes ; certaines protégées et d’autres simplement rares : Omphalodes linifolia , Androsa elongata, Gagea lacaitae ; Noccaea praecox, Rosa marginata, Lithodora fruticosa, Stipa offneri, Crocus versicolor,Bellis sylvestris, Iberis ciliata, Polycnemum majus, Trifolium lapaceum et le fameux Bombycilaena erecta (très fréquent mais protégé) qui contrarie tous les aménageurs... Dans cette zone, les stations les plus intéressantes sont situées à Serre Blanc, au Nord de Grange Neuve, dans le Bois de Guérine, au Sud du Fraysse et en limite Nord-ouest des Bois de Grignan.
C’est aussi le secteur où on trouve beaucoup de Truffières et des champs de lavandin (et maintenant des lavandes).

Au Sud de la Berre, ce sont les molasses (plusieurs étages) miocènes qui dominent. Les sols qui en sont issus sont souvent sableux et propices aux truffières et à la vigne. Les quelques plateaux de galets se sont formés au quaternaire à partir de « matériaux » calcaires préalpins. Les zones récentes des Autagnes, des Marsanches, du Jas étaient certainement plus humides dans un passé plus ou moins lointain. La seule plante protégée de ce secteur est Teucrium scordium qui pousse dans une station très menacée. Il a été noté dans les Autagnes Spirantes aestivalis, pas revue depuis une vingtaine d’années. Parmi les plantes rares, on peut noter Achillea ptarmica, Rorippa amphibia, Atriplex prostrrata ; est peu fréquente localement Sonchus arvensis.
On comprendra facilement qu’il est peu aisé de faire des inventaires dans des Truffières. J’ai pu cependant, à la demande d’un propriétaire y voir la rare Onosma fastigiata, ce qui m’a permis de voir aux alentours de la ferme Vicia serratifolia et une variété de Euphorbia flavicoma que j’aimerai revoir si….
Aux alentours du village, les murets de pierres sèches abritent une flore nombreuse et intéressante (voir l’inventaire qui en été fait en 2020 et 2021). La station la plus intéressante est celle de Rochecourbière où on peut voir des espèces qu’on ne voit que dans les collines environnantes. Les murets du chemin de la déchetterie et de la route de Taulignan sont particulièrement riches.

Enfin, en ce qui concerne les rues du Village, j’ai retrouvé l’an passé Sisymbrium orientale, pas vu là depuis 1929 ; par contre je n’ai pas revu de Persil, noté encore il y 2 ou 3 ans.

Essayons, quand cela est possible, de ne pas dégarnir de trop d’espèces la plupart de ces milieux, en espérant que les riverains et les touristes, informés de la démarche, s’habituent à cette nouvelle façon de voir la nature.